au quotidien

Limiter le développement des plantes invasives

Célina Brajon est cheffe de projet Environnement chez AMETEN, bureau d’études en environnement. Dans le cadre de l’aménagement de l’échangeur de Chambéry-Nord, elle intervient en assistance d’AREA (Assistance à Maîtrise d’Ouvrage environnement) pendant la phase travaux pour s’assurer du respect des mesures d’évitement et de réduction des impacts environnementaux ; une mission qui l’amène à suivre les mesures de lutte contre les plantes invasives, aspect environnemental souvent méconnu du grand public.

Quelles sont vos missions dans le cadre de l’aménagement de l’échangeur de Chambéry-Nord ?

Sur cette opération, je pilote les différents intervenants sur la mission d’Assistance à Maîtrise d’Ouvrage environnemental et j’organise notamment les missions des écologues sur le chantier. Cela peut être le marquage d’arbres gîtes potentiels, une pêche de sauvegarde des amphibiens ou encore le transfert de vase ou de souche. Nous effectuons des visites régulières de contrôle. Nous assurons aussi un suivi de la qualité des eaux sur les rivières en amont et en aval du chantier. Chaque année, nous rédigeons un rapport environnemental pour faire le bilan des mesures mises en œuvre et vérifier les résultats des actions engagées.

ouvrage d'art Leysse - Chambéry
Dans le cadre du chantier, AREA a des obligations en termes de prévention et de traitement des espèces végétales invasives : comment cela se traduit-il sur le terrain ?

Lors d’un chantier comme l’échangeur de Chambéry-Nord, il existe des plantes déjà présentes dans les emprises qui risquent de profiter des travaux pour se disséminer rapidement. Ce sont généralement des plantes pionnières qui se développent rapidement sur des terrains mis à nu, suite aux travaux de terrassement. Elles ont aussi un fort pouvoir de dispersion et les mouvements de terre facilitent leur dissémination.

AREA doit gérer ces espèces envahissantes. Il ne s’agit pas de les éradiquer mais bien de contenir leur développement et éviter la colonisation des emprises par ces plantes.

Ces plantes représentent-elles un danger pour leur environnement ?

En dehors de l’Ambroisie dont le pollen est très allergène, il n’y a pas de danger direct pour la santé humaine pour les espèces présentes sur ce chantier. Par contre, ces plantes menacent la biodiversité en concurrençant – voire en éliminant – la flore locale. Elles peuvent devenir dominantes et diminuer ainsi la diversité floristique et faunistique des milieux envahis. Pour certaines, elles modifient même parfois le fonctionnement des écosystèmes en changeant les conditions physico-chimiques des sols. C’est le cas des Renouées asiatiques par exemple qui sont présentes sur la zone de l’échangeur de Chambéry-Nord.

Quelles sont les mesures mises en œuvre pour contrôler leur développement et leur dissémination ?

En phase de préparation de chantier, nous avons élaboré une cartographie des espèces et les plantes suivantes ont été inventoriées : Vergerettes, Onagre bisannuelle, Séneçon, Solidage, Robiniers, Buddleia, Vigne vierge, Ailanthe, Ambroisie et Renouée.

Ensuite, l’entreprise en charge du lot principal des travaux a élaboré un plan de gestion et d’actions en listant les mesures à mettre en œuvre : traitement des foyers de Renouée, campagnes d’arrachages manuels, fauche des plantes pendant toute la phase de chantier, notamment de l’ambroisie…

Les actions visent aussi la prévention et les méthodes de terrassement sont élaborées pour lutter contre le développement des espèces invasives. Le mouvement des terres végétales est étudié pour empêcher la dissémination entre différentes zones contaminées par des espèces différentes : les stocks de terre végétale sont balisés et des panneaux indiquent les espèces présentes. Les surfaces mises à nu sont ensemencées le plus tôt possible également. Pour les foyers de Renouées, un traitement spécifique est effectué avec décaissement des terres, nettoyage des engins et outils, et enfouissement sur le chantier ou traitement en carrière agréée.

Des actions de sensibilisation et de formation du personnel de chantier ont été menées sur ce thème par le chargé environnement de l’entreprise en charge du lot principal des travaux. Enfin, une surveillance visuelle des emprises, notamment entre mars et octobre, est pratiquée pour vérifier l’efficacité des mesures adoptées et engagées de nouvelles actions si nécessaire.

Des foyers de Renouées ont été identifiés au niveau de la zone du parking de covoiturage : y a-t-il des mesures spécifiques ici ?

Effectivement, il y a une intervention spécifique pour limiter le développement des foyers de Renouées dans la zone du parking de covoiturage et le long de la piste cyclable. Les mesures sont mises en œuvre actuellement. Complémentairement à celles que j’ai listées précédemment, il y a sur cette zone la mise en place de barrières anti-racinaire et l’arrachage des jeunes pousses et rhizomes des pieds isolés et à venir des plantations de concurrence végétale et des fauches répétées pour gérer la végétation. Ces mesures seront suivies sur 3 ans.

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