L’insertion urbaine de l’échangeur a toujours constitué une priorité pour AREA. Même si les principaux travaux d’aménagement se sont terminés en décembre dernier, il restait une fresque à réaliser sur le mur Est de la nouvelle bretelle vers l’A41, côté zone des Landiers. AREA l’a confiée à GraffMatt, artiste de street-art chambérien. Il nous explique ses choix et son travail.
Comment avez-vous travaillé pour inventer cette fresque ?
Dans un premier temps, AREA m’a envoyé un plan en élévation du mur avec la surface à peindre. Cela m’a servi de base de travail pour réaliser mes esquisses. Je me suis rendu sur place pour me rendre compte de l’ampleur du projet, prendre mes marques sur le terrain et réaliser des photos sur lesquelles intégrer mes esquisses.
J’ai réalisé plusieurs pistes sur le thème imposé du végétal dans des styles artistiques différents. AREA a retenu ma proposition de trompe-l’œil de plantes grimpantes sur fond de pierres apparentes. En plus d’intégrer l’infrastructure autoroutière dans son environnement, ce choix permet de garder une cohérence artistique avec la fresque sur le mur opposé de la bretelle.
Pour réaliser la maquette finale, il a fallu prendre en compte les contraintes du site. La nouvelle bretelle d’autoroute contient un bassin de traitement des eaux avec 2 escaliers extérieurs et 4 portes métalliques. Afin de conserver une visibilité des accès au bassin, j’ai intégré les portes à l’œuvre en leur donnant un aspect bois comme s’il s’agissait d’anciennes portes de grange. Les grilles d’aération et les panneaux de signalisation devaient impérativement être protégés. Les autres parties ont laissé place à l’imitation de pierres et de végétations.
Comment avez-vous travaillé sur le site ?
Mon calendrier de travail dépend souvent de la météo. J’ai estimé à un mois la réalisation de cette fresque de 200 m².
Une fois l’inspection commune avec le coordonnateur « Sécurité Protection de la Santé » réalisée, je me suis organisé avec AREA au début du chantier pour qu’ils m’ouvrent la glissière amovible le long de la voie afin de décharger l’échafaudage mobile. Ensuite, les accès à la fresque se sont faits par le pont de la bretelle en empruntant une passerelle le long de la voirie accessible par 2 escaliers extérieurs. Le port des Équipements Individuels de Protection est évidemment obligatoire sur le site.
La quasi-totalité de la fresque est réalisée à l’acrylique (impression/finition) spécialisée pour les façades extérieures et appliquée à l’aide de brosses et de rouleaux. Quelques détails sont réalisés à la peinture aérosol. Équipé d’un échafaudage mobile, j’ai choisi de commencer par la partie la plus haute (5,5 m) et de terminer par la pointe de la fresque, à ras le sol.
Un vernis acrylique Mat protecteur UV et anti-graffiti est appliqué à la fin de la réalisation sur toute la surface peinte.
En quoi est-ce important pour vous de travailler localement à Chambéry ?
Je salue le choix de la société AREA de faire travailler des artistes locaux sur leurs opérations. Je suis sensible à cette démarche. De la même manière, je travaille avec Prop’Color, un fabricant de peinture installé sur la zone des Landiers. Cela réduit encore plus la distance parcourue par les produits et les matériaux, et réduit l’empreinte carbone. Travailler localement permet également d’apporter une connaissance de son environnement, de valoriser le savoir-faire de nos régions et d’encourager l’innovation et la créativité.
Pour la réalisation de cette fresque je me suis inspiré de l’environnement local par la présence de pierres issues de la région, des lierres grimpants et des portes en bois caractéristiques des granges en Savoie.
Pendant que je réalisais la fresque, plusieurs personnes sont venues échanger avec moi, notamment les commerçants qui ont une vue sur la fresque. Les avis sont très positifs ! Les murs des axes autoroutiers sont trop souvent laissés dans leur état brut et les voir peints rend l’environnement plus chaleureux.
